Etre Andriana, c'est d'actualité

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5 sujets de 106 à 110 (sur un total de 814)
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  • #19813
    jaky
    Membre

    aparament on ose joué à la ligné de gens à ce ke je vois ici!
    Dire ke SEM le Président du Sénat n’est point andriana et parlé de Milady descendant du Prince Ratafika comme suit! n’importe koi! Sachez tout de même que nul n’a besoin de justifier son andrianité sur ce forum surtout pa un vré andriana mé bof, vous pouvez faire ce que vous voulez. Ayez quand même de l’estime envers les autres!
    Sur ce je vous dis tous soava tsara et au prochain Alahamady des ZanadRanavalona à Anosimanjaka.

    #19815
    darafify
    Membre

    Je comprends qu’on puisse etre fier d’être andriana, comme tout un chacun peut être fier d’appartenir à un clan, à une famille, à une tribu, à une entreprise etc… Mais faut pas en faire tout un plat non plus. Etre andriana n’a rien d’exceptionnel. Savez-vous que les Antemoro, TOUS les Antemoro, je veux dire TOUS les Antemoro SANS exception, sont des Andriamasinavalona? Et oui, décision du grand Nampoina en personne en 1807.

    23 Sept. 1802: Andrianampoinimerina dépêcha auprès de Ravoajanahary, roi Antemoro d’Ivato-Matitanana, une délégation conduite par Andriamiray et Rainitsimba (originaires d’Ambohimanambola et d’Alasora) pour le prier de lui envoyer des devins compétents « Ombiasa » pour une durée qu’il ne voulut pas préciser. Cinq personnes furent désignés et trois castes Antemoro envoyèrent des représentants:
    1- Imosa, des Zafimolajia
    2- Ratsimezy, des Antesavana
    3- Andriambita,
    4- Ratsilikaina, l’aîné et son frère cadet
    5- Andriamahazonoro, ces trois derniers étaient des Anakara, descendants de Ralitavaratra.

    Ils furent reçus par Andrianampoinimerina le 17 Octobre 1802 pour être notifiés qu’ils résideront désormais à la Cour d’Imerina pour l’aider à réaliser l’unité du pays. avec l’aide du Conseil d’Etat réuni pour l’occasion: Hagamainty et son fils Rabemanantsoa, Andriantsilavonandriana et ses trois fils Ingahivony (futur Rainiharo), Rajery et Ratsimanisa, Hagafotsy et son fils Iantoandro, Ralala et son fils Rahaba,Ralainanahary, Rabasivalo (mari de sa soeur), Andriamambavola, Rakotonavalona, Andrianavalona (père des jumeaux Raombana et Rahaniraka), Rafaralahiandriantiana et son fils Andriantsitohaina.

    1804: Aux incursions menées par les Sakalava du Menabe pour faire des razzias (de biens et d’esclaves) sur les hautes terres, Andrianampoiimerina ne répondit pas tout de suite par la guerre, mais envoya une délégation de 18 hommes comprenant les porteurs et 4 des 5 Antemoro) pour négocier avec le roi Mikala Andriantsoanarivo. Ce dernier reconnut l’autorité de NAMPOINA et lui fit rapporter 30 boeufs à deux teintes, noir et blanc, 3 esclaves (homme, femme et enfant) et une belle lance en guise de dons symboliques, marques de cette soumission (quoiqu’il continuait d’exercer l’administration de son territoire, car c’était la méthode d’Andrianampoinimerina).

    1805: Nampoina demanda aux Anakara d’apprendre à son fils préféré, le prince Radama qui avait 13 ans, à écrire le « Sorabe » et les techniques de l’astrologie », mais d’abord, ils devaient « arranger astralement sa destinée » pour qu’il puisse un jour régner. Dorénavant, ce fils sera appelé par le nom de ILAIDAMA, d’après les astrologues. Il participera aus réunions du Conseil d’Etat et prendra part aux guerres de conquête et de pacification menées par le roi en pays Sihanaka et Betsimisaraka. Pour la première fois, Andrianampoinimerina traversa les lacs Rasoabe et Rasoamasay de Manambato cette année-là pour voir la mer et atteindre Toamasina (Tamatave) et Vatomandry en compagnie d’Andriamahazonoro. Dans cette dernière localité, à Vohiboahazo, il fit don d’un terrain dont la partie nord était pour Andriamahazonoro, et la partie sud pour Radama, « pour que vos descendants se souviennent éternellement de la bénédiction divine en nous léguant cette terre sainte », disait-il.

    1807: Nampoina fit officiellement part au Conseil d’Etat de sa décision de nommer Ilaidama, fils qu’il eut de Rambolamasoandro, descendante de sa grand-mère Ramorabe reine d’Ambohidratrimo, comme seul et unique héritier du trône.
    En récompense aux services rendus à l’Etat par les cinq Conseillers Antemoro dans l’unification du royaume, Andrianampoinimerina les fit élèver au rang d’Andriamasinavalona (et avec eux, la tribu Antemoro entière), avec tous les privilèges attachés à ce rang, en particulier le mariage d’Andriamahazonoro avec une femme de la famille royale.:
    Les autres fils d’Andrianampoinimerina qui complotaient contre cette décision furent mis à mort: Rabodolahy, Ramavolahy dit « Somotra », et Ralainanahary à l’avènement de Ilaidama..

    source : http://taniko.free.fr/monarchie2.htm. Ce site est très sérieux et je défie quiconque de contredire un fait historique s’y trouvant.

    Donc vous voyez, des Andriana il y en a partout à profusion. Sans parler des nobles issus des autres royaumes du pays. Il n’y a donc rien d’exceptionnel à se reconnaitre andriana.

    #19816
    Hamy0402
    Membre

    Effectivement, des Andriana il y en a partout à profusion. Le « fameux » Jean-Pierre Domenichini (Membre titulaire de l’Académie Malgache) en apporte une preuve de plus dans ce texte:

    « Sous le règne de Ranavalona Ire , les étrangers qui étaient sujets de la Reine et qui suivaient la loi malgache, étaient relativement nombreux. Des Arabo, des Silamo , des Karana, des Vazaha ou Européens et des Kiriolona ou Créoles avaient accepté de faire la corvée royale ( fanompoana ), mais beaucoup d’entre eux, qui étaient de grands commerçants, avaient le statut d’Andriamasinavalona et faisaient une corvée à la mesure de leurs moyens et, étant andriambaventy pour certains d’entre eux comme Nicol, avaient à rendre la justice. Quand, à Majunga, la Reine avait besoin de dépêcher des hommes à Fort-Dauphin, les Silamo andriamasinavalona de la ville mettaient un de leurs bateaux à sa disposition pour cette mission. C’était une façon élégante de faire une part de fanompoana . Un autre de ces Grands du Royaume, Napoléon de Lastelle, qui, pour ses industries du sucre et du rhum, était l’associé de la Reine, acheta et importa les fusils dont elle avait besoin, et ce au moment même où les menaces françaises se faisaient pressantes.

    Ajoutons encore que les détenteurs de fanjakana avaient eux aussi la possibilité d’intégrer des personnes au groupe andriamasinavalona par un rituel d’adoption demandée à leurs ancêtres et dans les limites imposées par le souverain… »

    Mais precisons quand meme qu’etre andriana de pere et de mere avec un tetiarana qui remonte jusqu’a la source (Andrianampoinimerina, Andriamasinavalona, Ralambo etc…) est autre chose qu’un andriana « natsangana ». Ny fiantsoana mety mitovy fa ny hasin-drazana tsy misy hifandraisany. Et quand le tetiarana remonte vraiment jusqu’a la source, la ca devient exceptionnel.

    Quoi qu’il en soit, andriana ou pas andriana, c’est toujours bien de savoir d’ou l’on vient, qui l’on est pour mieux faire face au present et a l’avenir.

    #19817
    lintello
    Participant

    Cette décision purement politique d’Andrianampoinimerina d’anoblir un peu « n’importe qui » (excusez du terme, ce n’est pas dans un but de vous offenser) n’a jamais été acceptée par les andriana « de sang ». Même jusqu’à maintenant, dans le milieu andriana, on continue à distinguer les Andriamasinavalona « de sang » des Andriamasinavalona « sur titre » (les Andriamasinavalona « sur titre » n’étant pas considérés par les andriana comme de « vrais » andriana).

    #19818
    darafify
    Membre

    Je ne suis pas du tout d’accord avec vous sur ce point. Pour la simple et bonne raison que les anciens malgaches n’attachaient que très peu d’importance à l’héritage par le sang. L’importance qu’a ce concept pour les malgaches d’aujourd’hui n’est qu’un leg de la mentalité occidentale. Pour l’ancien malgache si quelqu’un a été anobli par le roi c’est qu’il était noble. Point. ça ne se discutait pas.

    Mais faisons un peu d’histoire.

    D’après des recherches linguistiques menées par des chercheurs indonésianistes, la première occupation humaine à Madagascar remonte vers le VIIe-VIIIe siècle. Ces pionniers sont originaires de l’Insulinde ou Archipel malais (actuelle Indonésie). En effet des marins-commerçants malais à la recherche d’épices vendues par la suite à la Chine, ont décidé d’installer à cette époque un relais ou base de ravitaillement à Madagascar sur leur route vers les côtes orientales de l’Afrique. Dans ce but, ils ont emmené avec eux pour occuper l’île des populations originaires de la partie centrale de Bornéo (région du sud-est-Barito), lieu où les navigateurs malais allèrent chercher le bois pour leur constructions navales. Ce qui explique la très grande affinité entre la langue malgache et les dialectes du Sud-est Barito faisant partie des langues Dayak. Parmi les navigateurs insulindiens figuraient aussi des marins originaires des régions du sud-est Sulawesi (connus plus tard sous le nom de Bugis, Makassar) ainsi que des marins nomades du détroit de Malacca connus probablement sous le nom de Malagas. Ces derniers ont certainement donné le nom aux futurs habitants de Madagascar, les Malagasy, d’autres commerçants ou migrants venus d’autres régions de l’Archipel malais (Indonésie) ont aussi fait partie de ces populations en provenance d’Indonésie parmi eux les Batak et la preuve reste la pratique de la seconde inhumation qui à Madagascar a pris le nom de « retournement des morts » ou famadihana.

    Tous ces migrants ont peuplé la partie nord ouest de l’île, là où les mènent les courants marins nord-sud-ouest avec comme lieu de débarquement et d’installation entre l’île de Nosy-be et l’embouchure du fleuve Loza que les marins malais appelèrent Kuala (baie) devenu en Malgache An-Koala. Plus tard afin de favoriser leur occupation de l’île ces migrants ou colons ont été répartis sur la côte occidentale de la grande île jusqu’au futur Fort-Dauphin entre le IXème et le Xème siècles comme l’atteste les fouilles archéologiques (Irodo, Sarodrano,…) qui montrent une uniformité de la civilisation matérielle des Malagasy.

    Les premières sociétés malgaches ont vu la préséance des marins sur les colons originaires de l’intérieur de Bornéo. Notons que ces derniers sont les plus nombreux et ont été transportés en famille à Madagascar ce qui expliquent pourquoi leur langue est conservée jusqu’à présent et connue sous le nom de langue Malgache car la langue se transmet par la mère (langue maternelle). Par contre les autres migrants : Malais, Javanais, originaires des îles Sulawesi (Célèbes), Sumatranais (Batak, Achinais) sont certainement venus en simples explorateurs sans leurs familles d’où on ne trouve dans la langue malgache que des « mots d’emprunts » à ces langues.

    Les descendants marins-commerçants : Malais, Javanais, Achinais et originaires de Sulawesi ont constitué la classe nobilaire à Madagascar les Andriana qui dérive de l’appellation Andi signifiant noble chez les originaires de Sulawesi.

    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Madagascar#Les_royaumes_de_Madagascar

    Partant de ce constat, les andriana « de sang », comme tous les nobles du monde entier, ont fatalement des ancêtres de « basse extraction », pour peu qu’on veuille bien remonter suffisament loin dans leur ascendance et ne pas s’arrêter au grand ancêtre premier détenteur du hasina. Il parait même que si on remonte suffisament loin on y trouvera des singes et, pire encore, des poissons (source Charles Darwin).

    Donc relativisons et soyons fiers de ce que nous sommes et de nos ancêtres mais jusqu’à un certain point seulement. N’y accordons point trop d’importance. Moi je suis fier d’etre malgache mais cette fierté ne dicte ni ma mentalité ni ma conduite et n’occupe pas une place trop importante dans ma vie. Ceux qui se considèrent andriana doivent, à mon avis, accepter qu’il y a beaucoup de gens qui n’en ont rien à f… de l’andrianité et vice-versa ceux qui n’en ont rien à f… doivent admettre qu’il est légitimement humain pour un andriana d’être fier de son « caste » et qu’il n’y a pas de mal à ça.

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