Marc Ravalomanana hausse le ton mais il est trop tard

Depuis 2009, Marc Ravalomanana a laissé passer beaucoup de choses inacceptables, comme les fraudes aux élections, ou encore, la nationalité française d’Andry Rajoelina. Alors que ses partisans souhaitaient une action concrète, voire violente, l’ancien président malgache a toujours refusé que les manifestants prennent le pouvoir. « Isika tsy mpanakorotana », martelait-il. Et de se contenter de faire des recours par les voies légales, voies qu’il sait pourtant corrompues et partisanes.

Aussi, beaucoup se demandent si Marc Ravalomanana n’a pas passé un accord politique avec Andry Rajoelina. Ce présumé accord a été confirmé par le candidat Tahina Razafinjoelina. Marc Ravalomanana n’a d’ailleurs jamais démenti ces propos. Ce n’est qu’après les élections municipales qu’il a murmuré entre deux conversations avec des journalistes qu’il n’y a eu aucun accord politique avec Rajoelina. Autant dire que son démenti est passé totalement inaperçu.

Mais le 31 décembre 2024, l’ancien chef d’Etat a durci le ton, face à la défaite annoncée de son fils Tojo : « Nous ne pouvons pas accepter ces résultats d’élections municipales entachés de fraudes et de manipulations. Si nous les acceptons, cela permettrait à un régime non démocratique de s’installer ». Etrange déclaration. Pourquoi ? Parce que Marc Ravalomanana a accepté les résultats frauduleux des élections présidentielles et législatives. Alors, pourquoi refuser ceux des élections municipales ?

En tout cas, quoi qu’il arrive, Marc Ravalomanana n’a aucune chance de mobiliser le peuple. Pourquoi ? Parce qu’à force de les avoir habitués à accepter l’inacceptable, la pauvreté a fini par devenir la norme. Ensuite, le fondateur de TIKO est loin d’être un fin stratège. Il adoptera toujours la même stratégie défaillante, celle qu’il a suivie depuis 2009. Cela fait 15 ans qu’il cumule les échecs et il n’y a aucune raison pour que les choses changent. Marc Ravalomanana est fini : il est sorti par la petite porte.