Révoquée du corps des magistrats, Fanirisoa Ernaivo dénonce une irrégularité
Décision politique ou véritable décision de justice ? La question peut se poser sur le cas de Fanirisoa Ernaivo, ancienne candidate aux élections présidentielles malgaches. En effet, le CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature), dont la session a été présidée par Andry Rajoelina, vient de la révoquer du corps des magistrats.
Pour rappel, Fanirisoa Ernaivo avait été suspendue de ses fonctions pour des propos jugés déplacés envers la Police lors d’un meeting le 31 octobre 2018. « Six mois après cette décision de suspension, j’ai pu reprendre mes fonctions en tant que magistrat car c’est ce que la loi prévoit. Actuellement, je suis à l’étranger », a expliqué Fanirisoa Ernaivo à Midi Madagascar.
Et de rajouter : « Ce conseil de discipline a été avancé au 7 novembre sans qu’on ne me prévienne […] Il y a non-respect des droits de la défense […] Le CSM a statué à partir d’une pétition signée par des députes pro-régime. Il y a une violation du principe de séparation des pouvoirs. Pour moi, ma révocation est une décision politique. Elle est irrégulière. »
Selon certains observateurs, cette décision a un rapport avec le fait que Fanirisoa Ernaivo se soit exprimée à maintes reprises sur l’expropriation de terres dans le cadre du projet immobilier Tanà-Masoandro à Ambohitrimanjaka. Si ces soupçons sont avérés, cela signifie donc que la liberté d’expression n’existe plus à Madagascar. Franchement pathétique !